REVUE N° 42 ** Année 2024
(A votre service depuis 1984)
L'éditorial
Cette année encore, malgré la généralisation de l'implantation du transpondeur électronique nous avons été confrontés à des vols et à des escroqueries en tous genres. Néanmoins grâce aux efforts inlassables de nos bénévoles, nous avons pu aider plus de vingt propriétaires à retrouver leur cheval.
Chaque histoire de récupération d'un cheval est une victoire pour nous tous, témoignant de la valeur inestimable de notre engagement envers les victimes de vol. Lorsque le GREV réussit à retrouver rapidement un cheval volé, le sentiment de soulagement et de joie qui en résulte pour le propriétaire est compréhensible. Les propriétaires sont naturellement enclins à se réjouir du retour de leur cheval bien-aimé, mais il est regrettable de constater qu'ils ne réalisent pas toujours que leur soutien financier est essentiel pour garantir la continuité de notre travail.
Effectivement notre capacité à mener à bien nos opérations dépend largement du soutien financier que nous recevons de nos adhérents car le GREV ne bénéficie d'aucune subvention gouvernementale ou d'aide financière extérieure. Malheureusement, nous constatons une diminution significative du règlement des cotisations cette année, ce qui met en péril la poursuite de nos actions vitales visant à apporter secours et soutien aux victimes de vol.
Il est crucial de souligner que nos activités ne se limitent pas à la simple récupération des chevaux volés. Notre association travaille sans relâche pour sensibiliser le public, coopérer avec les autorités compétentes et offrir un soutien émotionnel et logistique aux propriétaires touchés. Nous croyons fermement que chaque cheval mérite un foyer sûr, et nous nous efforçons de faire en sorte que les propriétaires ne perdent pas espoir dans de telles circonstances difficiles.
Votre contribution est indispensable pour garantir la pérennité du GREV et pour continuer à fournir un soutien essentiel aux membres de notre association qui en ont le plus besoin.
Ensemble, nous pouvons préserver notre patrimoine équestre et assurer un avenir plus sûr pour nos compagnons équins.
Jacqueline Blangout
VOL D'UN CHEVAL DEPOURVU DE TRANSPONDEUR ELECTRONIQUE
Un achat en espèces tourne au cauchemar
Dans une affaire qui a ébranlé la communauté équestre, un cheval non pucé a été volé après avoir été acheté en espèces à une personne du voyage. Cette histoire insolite soulève des questions sur la sécurité des transactions équestres et met en lumière l'importance de la traçabilité des animaux. Alors que le propriétaire du cheval volé lutte pour retrouver son précieux compagnon, les autorités et les passionnés de chevaux cherchent des réponses.
Le vol d'un cheval non pucé est une affaire qui défie toute logique. Habituellement, les chevaux sont pucés pour des raisons de traçabilité et d'identification, ce qui rend le vol d'un cheval beaucoup plus difficile. Cependant, dans ce cas particulier, le propriétaire a fait le mauvais choix d'acheter le cheval en espèces, sans exiger de documents d'identification et bien entendu sans contrôler l'existence d'une puce électronique. Comme vous pouvez l'imaginer, cette transaction hors la loi a eu des conséquences désastreuses lorsque le cheval qu'il venait de se payer a été volé quelques jours seulement après l'achat.
Il faut savoir que le fait d'acheter un cheval sur une foire ou un marché quelconque sans aucun papier officiel à une personne inconnue peut sembler pratique pour certains, mais cela comporte également des risques importants. En fait, l'animal peut être un cheval volé car sans transpondeur électronique et sans documents officiels, il est anonyme. C'est ce qui s'est passé dans cette affaire car le cheval acheté était bel et bien volé, ce qui a mis l'acheteur dans une situation délicate.
Le vol de son cheval a laissé l'acquéreur dans un état de choc et de désespoir, c'est une véritable épreuve qu'il subie, partagée par de nombreux propriétaires de chevaux dont les animaux ont été volés. Bien entendu, il a immédiatement signalé l'incident à la police et au GREV et en plus il a lancé un appel à témoins sur les réseaux sociaux pour tenter de retrouver son animal. Malheureusement, sans puce d'identification, les chances de le retrouver sont minces. Ce vol met en évidence la nécessité d'appliquer la réglementation en matière de transactions équestres, ce qui permettrait de dissuader les voleurs potentiels et de faciliter le processus de récupération en cas de vol.
Soupçons de maltraitance dans un élevage de chevaux
Mai 2023, une enquête révèle des soupçons de maltraitance dans un élevage de chevaux situé dans le département du Lot. Sur place les gendarmes accompagnés de la Direction départementale de l'emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP) ont constaté la présence d'environ 60 chevaux et surtout l'état de maigreur alarmant de 7 poulains qui ont fait l'objet d'un retrait immédiat et d'un placement auprès de diverses associations. L'enquête déterminera le degré de responsabilité de l'éleveur car les chevaux adultes n'avaient pas les mêmes carences que les poulains . Affaire à suivre.
L'Australie reprend l’abattage des chevaux sauvages par hélicoptère
En novembre 2023, 19.000 chevaux sauvages «brumbies» vivent dans le parc national du Kosciuszko. Les autorités australienne veulent réduire ce nombre à 3000 d'ici mi-2027.
C'est le 27 octobre 2023 que les autorités locales australiennes ont approuvé la reprise de l'abattage de chevaux sauvages dans l'un des plus grands parcs nationaux du pays. Cette action a été jugée nécessaire pour protéger la faune et la flore au détriment de la vie des équidés. N'est-il pas possible de transférer les animaux dans un autre endroit et surtout d'empêcher les naissances ?
Les autorités australienne ont décrété que les brumbies sont des animaux nuisibles, rappelons nous, déjà en 2000, plus de 600 chevaux ont été abattus par hélicoptère en quelques jours malgré l'opposition de beaucoup d'australiens qui considèrent que ces chevaux font partie de l'identité nationale australienne.
Fait divers: Dans le département d'Ille et Vilaine (35) un cultivateur meurt écrasé en voulant enterrer son cheval.
En juin 2023 un homme de 58 ans est mort alors qu'il était en train d'enterrer son cheval. Selon les informations recueillis par le quotidien Ouest France, il semblerait qu'il a été écrasé par le cadavre de son cheval pendant qu'il creusait la fosse destinée à recueillir son animal. Le malheureux homme aurait eu la cage thoracique aplatie. Une enquête a été ouverte par la gendarmerie pour déterminer les circonstances exactes du drame, selon le quotidien régional.
A la suite de ce drame, il convient de rappeler qu'il est absolument interdit par la législation française d'enterrer un animal sur sa propriété. S'il s'agit d'un équidé, vous devez déclarer la mort au fichier central SIRE de l'Institut français du cheval et de l'équitation (Ifce).
Il n'est pas possible d'enterrer un équidé. Votre cheval, poney ou âne doit être incinéré ou confié à un service d'équarrissage.
L'incinération des équidés est possible depuis 2009. L'entreprise Horsia est la seule qui propose ce service en France. Si vous optez pour l'incinération, vous devez signer avec un vétérinaire une convention de prise en charge et de crémation. Une fois ce document signé, le crématorium vient retirer la dépouille de votre animal partout en France, et sous 48 heures maximum.
Si vous optez pour l'équarrissage, il vous faut rapidement contacter une société spécialisée. Le règlement et les modalités d'enlèvement de votre animal de compagnie varient d'une société d'équarrissage à l'autre. Cette dernière s'occupe des formalités de déclaration du décès au fichier central SIRE.
Rappel des sanctions encourues en cas de non-respect des règles d'enterrement des animaux.
La loi punit sévèrement la non-application des règles juridiques qui entourent l'enterrement des animaux de compagnie. Les sanctions figurent à l'article L228-5 du Code rural et de la pêche maritime.
Est puni de 3750 euros d'amende le fait de jeter la dépouille de son animal dans la nature ou tout autre lieu que ce soit. Est également puni de la même peine d'amende le fait de ne pas avertir, au plus tard dans les 48 heures du décès, la personne chargée de l'enlèvement.
En février 2023 vingt quatre prévenus ont été condamnés à Marseille pour fraude à la viande de cheval commise il y a dix ans.
La sombre réalité des escroqueries équestres : De la pension à l'abattoir
Le monde équestre, souvent associé à la noblesse et à la passion, est malheureusement le théâtre de crimes insidieux qui exploitent la confiance des propriétaires de chevaux. Dans cette affaire, des escrocs sans scrupules ont ciblé des propriétaires crédules en leur promettant de mettre leur précieux compagnon en pension. Cependant, derrière ces promesses rassurantes se cache une réalité brutale : certains de ces chevaux ont été envoyés directement à l'abattoir.
Ces escrocs avaient trompé bouchers chevalins et consommateurs en leur vendant une viande impropre à la consommation humaine provenant notamment de chevaux de laboratoire de la ferme Sanofi.
Lors des trois semaines de procès, en janvier 2023, un des prévenus avait reconnu l’abattage de chevaux de la ferme laboratoire de Sanofi dont le passeport portait pourtant la mention «définitivement écarté de la consommation humaine». Le maquignon a avoué qu’il remplaçait par un document vierge le feuillet de traitement médicamenteux initial. «La fraude est évidente et pouvait mettre en péril la sécurité sanitaire sur le territoire national et à l’étranger», a dénoncé la présidente du tribunal, évoquant notamment ces chevaux qui avaient permis à Sanofi d’élaborer des sérums antivenimeux. Une expertise avait cependant écarté tout risque toxicologique pour les consommateurs. Un agriculteur et commerçant de chevaux dans le Gard, fournissait à Sanofi ces chevaux de laboratoire, puis les reprenait, une fois réformés au bout de plusieurs années, en les rachetant dix euros l’animal. Ces bêtes étaient alors revendues à un autre individu. Le tribunal a pointé du doigt ses «profits exceptionnels» et son «mépris des règles sanitaires».
Dans son jugement, le tribunal a cependant précisé prendre en compte l’ancienneté des faits ainsi qu’un «certain attentisme de l’administration et l’absence de consignes claires» dans l’application de la législation européenne en vigueur dès 2009. A l’exception d’un marchand espagnol de chevaux, absent lors des débats et condamné à deux ans de prison dont un an ferme, l’ensemble des peines prononcées contre les 21 autres prévenus sont toutes couvertes par le sursis et s’échelonnent de deux à trente mois. Les plus lourdes sanctionnent les rabatteurs de chevaux ou ceux ayant exporté des animaux vers l’Italie, la Pologne et l’Espagne avec de faux documents.
Il est essentiel pour les propriétaires de chevaux de rester vigilants et de reconnaître les signes d'une escroquerie potentielle. L'exploitation cynique de la confiance des propriétaires de chevaux dans le cadre de fausses pensions équestres est un exemple tragique de la manière dont des individus malintentionnés peuvent causer des dommages irréparables. En sensibilisant le public à cette escroquerie, en renforçant les réglementations et en responsabilisant les coupables, nous pouvons espérer protéger nos précieux compagnons équins de cette sombre réalité. Il est de la responsabilité de chacun de contribuer à mettre fin à cette pratique déplorable et de promouvoir des pratiques équestres éthiques et respectueuses.